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Histoire du Marais
26 août 2009

LES DEBUTS DE PARIS : PREHISTOIRE, ANTIQUITE

Premières occupations humaines à Paris. A Bercy au Néolithique, on rencontre des communautés d'agriculteurs et d'éleveurs qui sont aussi chasseurs, pêcheurs et cueilleurs. L'occupation de ce site dure sans interruption jusqu'au IVe siècle av. J.-C. Le site du Louvre est occupé dès le IVe millénaire par des populations d'agriculteurs-éleveurs. A l'Age de Bronze, les traces d'occupation se font très minces. A la fin de cette période, on constate un net regain de l'occupation humaine dans cette zone.

 Les Parisii. Durant le Second Age du Fer (époque de la Tène, -450/-50), la région parisienne est très vraisemblablement tenue par un peuple gaulois, les Parisii, dirigé par des "aristocrates marchands". Tirant leur richesse du contrôle du fleuve et de ses affluents, ils sont sans doute déjà des nautes : ils assuraient probablement le relais du grand commerce avec l'Italie, comme le montre la découverte de fragments d'amphores à vin dont on sait que la noblesse guerrière était grande consommatrice. Ce peuple dispose, sur une île de la Seine, d'au moins un oppidum. Le témoignage de cette puissance, qui est sans doute aussi l'expression de l'unification politique, économique et religieuse d'un territoire, se manifeste notamment monnaie_parisiipar un monnayage d'or (inspiré par les monnaies orientales) apparu au début du Ier siècle av. J.-C. et comptant parmi les plus beaux de la Gaule. La seule mention de la Lutèce gauloise se trouve dans La Guerre des Gaules où César nous apprend qu'il s'agit d'un oppidum des Parisii, et qu'à l'instar de l'oppidum des Sénons, il est situé dans une île de la Seine. A partir de cette source littéraire, les historiens ont généralement associé l'oppidum des Parisii à l'île de la Cité. Aujourd'hui cette hypothèse est très discutée. Aucun vestige d'époque gauloise n'y a été retrouvé.

Les débuts de l'occupation romaine. La nature et la datation des premières occupations romaines sur le site de Lutèce après la conquête de Lutèce par César en -52 et la destruction de l'oppidum des Parisii demeurent mal connues. La découverte sur le Montagne Sainte-Geneviève d'un mobilier archéologique datant de la deuxième moitié du Ier siècle av. JC (monnaies gauloises et romaines de la fin de la République, importation de céramiques italiennes) peut laisser croire que le site a été réoccupé assez rapidement après la conquête. Les structures antérieures à l'urbanisation augustéenne ne sont pas bien connues, le terrain ayant été recouvert d'un remblai général de construction.

Lutèce au Haut-Empire. Ce n'est qu'aux alentours du changement d'ère que se mettent en place un plan d'urbanisation et une mise en parcelles matérialisés par endroits par des fossés. Les limites parcellaires et l'axe lut_cedes voies dessinées aux aux origines de la ville sont souvent conservés pendant toute l'Antiquité. Trois pôles composaient la Lutèce romaine : la ville de la rive gauche, l'île de la Cité, et le faubourg de la rive droite.

Seul celui de la rive gauche pouvait prétendre au statut de ville. Le centre urbain proprement dit s'étageait sur les versants de la Montagne Sainte-Geneviève. Outre qu'il était le plus important, il était organisé selon un modèle typiquement romain, avec un plan directeur orthonormé, une grille lut_ce_quadrill_strictement orthogonale, dont le module correspondant exactement à 300 pieds romains a été retrouvé dans toute la partie centrale de Lutèce. La rue Saint-Jacques constituait le cardo maximus (= axe nord-sud principal). Les voies décumanes (=axes est-ouest) ont été presque totalement effacées de la topographie parisienne (ex: rue des Ecoles, boulevard Saint-Germain). La rive gauche était surtout la seule à recevoir à partir du IIe siècle des monuments publics : aqueduc dont le tracé suivait certainement la rue Saint-Jacques), amphithéâtre (les Arènes de Lutèce), théâtre (à l'angle de la rue des Ecoles et du Boulevard Saint-Michel), forum (dans le bas de la rue Soufflot, entre le bouvelard Saint-Michel et la rue Saint-Jacques), thermes (de Cluny et du Collège de France). La nécropole Saint-Jacques (à l'emplacement de l'abbaye de Port-Royal, entre les axes formés par le boulevard Saint-esusMichel et l'avenue Denfert-Rochereau) se trouvait à la sortie de la ville, au bord du cardo maximus. Sous le règne de Tibère (14-37), la puissante corporation des Nautes qui assurait le trafic sur la Seine,dédia à Jupiter un plier sculpté présentant des images des dieux typiquement gaulois et des plus grandes divinités romaines (les blocs de ce pilier ont été retrouvés au XVIIIe siècle dans un mur du Bas-Empire sous une travée de Notre-Dame ; en photo le dieu gaulois Esus).

L'Ile de la cité et le faubourg de la rive droite ne doivent être considérés que comme des quartiers périphériques de Lutèce. Aucun édifice public du Haut-Empire n'a été retrouvé dans l'île de la Cité et ni dans les faubourgs établis rive droite (et rive gauche). Rive droite, la rue Saint-Martin est la continuation du cardo maximus (rue Saint-Jacques). L'écart que l'on trouve entre le cardo maximus (rue Saint-Martin) et le cardo de la rue Saint-Denis correspond précisément à 600 pieds soit deux modules du plan orthogonal de la ville.

Lutèce au Bas-Empire. La christianisation de Lutèce n'a dû être véritablement significative qu'à partir du IIIe siècle ; on s'accorde désormais à situer la première église des Parisiens dans l'Ile de la Cité , sans doute dans une maison particulière non loin ou à l'emplacement de la cathédrale actuelle.

À partir du milieu du IIIe siècle et jusqu'à la fin du IVe siècle se produit un phénomène de désaffection progressif de la ville lut_ce_bas_empireromaine de la rive gauche. Cela est tout d'abord perceptible dans l'abandon de la nécropole du Haut-Empire et l'implantation de petits groupes de sépultures dans la ville même (ce qui est contraire à l'usage ique qui préconisait la séparation du monde des vivants de celui des morts) ; une nouvelle nécropole remplaçant progressivement celle du Haut-Empire se développe dans le faubourg Saint-Marcel à l'emplacement de l'actuelle avenue des Gobelins. Puis, la plupart des monuments publics sont abandonnés et systématiquement dépouillés de leur grand appareil. Les quartiers d'habitation sont partiellement désertés. Ce processus s'achève, au IVe siècle, par la construction sur l'île de la Cité d'un rempart protégeant le nouveau centre de la ville.

L'établissement, au IVe siècle, d'un castrum dans l'île de la Cité représente une rupture avec la grande ville ouverte de la Paix romaine. Cette transformation est d'usage pour la plupart des grandes villes de la Gaule dans cette période d'insécurité. L'enceinte qui entourait la Cité délimitait une surface de moins de 10 ha. La basilique était située à l'emplacement de l'actuel Marché aux Fleurs, entre la rue de la Cité et le tribunal de commerce. Le palais était, lui, implanté à la pointe occidentale de l'île, à l'emplacement de l'actuel Palais de Justice. Le castrum de la Cité ne recevait pas toute la population de Lutèce : l'abandon de la rive gauche n'est pas total, un habitat se maintint dans les faubourgs et dans plusieurs insulae de la pente nord de la colline Sainte-Geneviève et dans des monuments antiques pillés et délaissés.

d’après le site consacré à Paris à l’époque antique : www. paris.culture.fr

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